© Clémence Périgon

© Clémence Périgon


arpenteuses

Sanna Kannisto
, Clémence Périgon, Anne Tamminen


Sanna Kannisto, née en 1974, Finlande, Clémence Périgon, née en Touraine, en 1978 et Anne Tamminen, née en Finlande en 1973 utilisent la vidéo, la photo, créent des installations, nous amenant vers des espaces et scènes surprenants, inquiétants, parfois même loufoques (Clémence Pérignon); d'une certaine façon elles nous proposent leur envers du décor...


A propos de la video-performance de Clémence Périgon, extrait d'un texte d'Emmanuel Hermange: La vidéo-performance ...monte au ciel tombe du ciel...occupe une place particulière dans le travail de Clémence Périgon. D'une part, elle met en scène la dernière apparition - à ce jour - de "l'infemme", d'autre part, elle inaugure une série d'actions élaborées à partir du comportement animal. Dans sa série de vidéo-performances intitulée "Pose" (2002), figure chaque fois un corps-personnage toujours muni de ses attributs théâtraux, immobile, la tête émergeant tout juste hors de l'eau dans une marre, ou bien accroché à un arbre, à un poteau électrique. Autant de parodies d'un mimétisme animal, celui dont sont dotés certains insectes ou certains reptiles qui se fondent dans leur environnement végétal ou minéral afin de se protéger de leurs prédateurs. Dans "Sans titre" (rangées de sapins) le mimétisme apparaît seulement dans les modalités de l'action de ce corps-personnage qui emprunte un mode de déplacement animal. Ce qui est en jeu dans ces derniers travaux, c'est l'implication du spectateur. Celui-ci se trouve en quelque sorte placé dans la situation d'un naturaliste, d'un éthologue dont l'objet demeure indéfini, ou plutôt, dont l'objet est l'indéfini même.


Et face à ce que j'appellerais un mimétisme désinvolte, le spectateur est conduit à hésiter sans cesse sur l'objet et le sujet mise en place par cette situation d'observation. Car bientôt, celui qui se fait naturaliste, guetteur des traversées, des déplacements intempestifs, découvre que le frémissement de la végétation, les frétillements des insectes, les micro-variations de la lumière ambiante se fondent, font corps avec le scintillement du dispositif vidéo. Dernière surprise d'une logique mimétique, la nature confondue avec la lumière vibratile d'une image technologique.


A propos des photos de Sanna Kannisto, extrait d'un texte de Harri Laakso: Dans les œuvres de Sanna Kannisto, la critique des limites et des absurdités de la méthode scientifique se double de l'acceptation sereine et réfléchie du fait que la photographie fait elle-même partie intégrante de l'histoire de la découverte des lois de l'optique. La conscience aiguë des contraintes de l'éclairage et du cadrage qu'elle manifeste donne au "bricolage" stratégique de cette série photographique la qualité d'un rêve d'unité nostalgique, voire romantique. Il ne s'agit pas, en fin de compte, d'une opposition à la pensée scientifique, ni même d'une critique négative: La curiosité de l'artiste (et du chercheur), loin d'être en contradiction avec la logique supposée de la science, découle du désir d'élaborer en marge de ses méthodes une autre scène, dévolue à un mode d'expression différent. Cette scène pourrait utiliser d'une manière sélective les outils scientifiques, mais son but est avant tout de créer une communauté privée pour la recherche visuelle.


Les photographies de Sanna Kannisto révèlent d'ailleurs parfois l'élasticité de l'exactitude mythique de la science, la capacité de métamorphose de ses instruments et de ses mécanismes. Dans "Bee studies" (Études sur les abeilles), un robot en Lego contrôle une expérience où une caméra vidéo enregistre les réactions des abeilles aux couleurs et aux parfums d'une fleur artificielle. Un jouet d'enfant est devenu l'instrument de recherches scientifiques sérieuses et la caméra, perchée sur son frêle trépied, remplace l'œil de l'observateur humain. Au fond - derrière un rideau, comme au théâtre - apparaît la nature.


Anne Tamminen dit: "Le temps qui passe est un phénomène qui m'intéresse autant qu'il m'inquiète. Une vieille maison, debout depuis des générations, c'est une relique d'un autre âge, toujours là avec nous: Que s'est-il passé ici, quels sentiments et quelles histoires ont traversé les siècles dans ces lieux ?... ...J'ai le sentiment que les esprits ou les âmes des gens qui habitaient et travaillaient dans un endroit restent dans la mémoire de cet édifice. Quand de vieux immeubles sont détruits, c'est comme si l'on tentait d'effacer le passé, cela rend les esprits furieux !....


Exposition: 14.10. - 18.11.2004
Heurs: du mardi au vendredi, 14h-19h, samedi, 13h-19h


Galerie La Ferronnerie
Brigitte Négrier
40, rue de la Folie-Méricourt
F-75011 Paris
Telefon +33 1 48 06 50 84
Fax +33 1 48 06 50 84
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